Le Commissaire européen à l’Energie Günther Oettinger, a parlé d’apocalypse à propos de la catastrophe nucléaire au Japon, et c’est bien de cela qu’il s’agit. Tout notre soutien, nos pensées et notre respect vont au peuple japonais et aux employés de Fukushima qui luttent au péril de leur vie pour contenir le désastre.
Les matches de coupes d'Europe disputés cette semaine seront précédés d'une minute de silence et jeudi 17 mars à 10 heures, il y aura aussi une minute de silence dans le monde entier en hommage aux victimes du séisme au Japon.
Un sismologue japonais avait alerté sur les risques
Face à cette horreur atomique, la plupart des gens encore en vie sur cette terre se posent des inévitables questions. La catastrophe était-elle prévisible ? Un sismologue japonais, Ishibashi Katsuhiko, professeur au Centre de Recherche sur la sécurité et sureté urbaine de l’Université de Kobe, avait mis en garde dès 2006 sur le risque couru par les centrales nucléaires japonaises. Il a fait partie d’un comité d’experts et, n’ayant pas été écouté, en a claqué la porte.
http://www.japanfocus.org/-Ishibashi-Katsuhiko/2495
Et pourquoi donc, un spécialiste du sujet, un sismologue et professeur émérite n’a-t-il pas été davantage écouté dans son propre pays ? On se doute un peu que les intérêts financiers ont davantage pesé que les critères de sécurité de la population. Mais la population elle, n’avait-elle pas aussi son mot à dire ? Le Japon n’est pas un pays totalitaire et les souffrances endurées à Hiroshima et Nagasaki sont dans les mémoires et ont laissé des cicatrices. Il y a donc bien des citoyens japonais qui ont exprimé aussi leur opposition à des choix si risqués. « Le mouvement antinucléaire japonais est puissant, mais il n’a rien pu faire contre les lobbies industriels qui avaient décidé la construction de ces centrales à haut risque » écrit l’historien Pierre-François Souyri dans un intéressant article « Le tsunami oblige le Japon à repenser sa politique» paru dans Le Monde du 15 mars. La voilà donc l’explication ou, tout au moins, une partie de celle-ci. Et c’est atterrant. Contre la voix des citoyens, c’est le lobby atomique qui a emporté la partie. Avec la conséquence qui s’en suit…
Et en France, le risque nucléaire, un choix démocratique ?
Pour ceux que ça intéresse, une pétition pour un référendum sur le nucléaire en France :
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/presentation.php?id=266