Si l’automobile est en déroute, le petit éolien a le vent en poupe. Weole Energy, société française spécialisée dans les petites éoliennes pour les particuliers et les collectivités, a ouvert son capital à deux partenaires, le Crédit Agricole et Direct Energie (fournisseur alternatif d’électricité), qui investissent chacun 1 million d’€ dans la jeune structure. Créée en août 2007 à Paris, Weole Energy emploie 8 personnes et prévoit de réaliser 10 millions d’€ de CA en 2009.
Le fondateur et Président de Weole Energy, Michel Galligo, ingénieur diplômé de Supelec, a accepté de répondre à nos questions.
- Est-ce que cela a été difficile de lever des fonds en temps de crise ?
- Oui et non. Les discussions avaient commencé depuis longtemps déjà. On n’était pas dans l’euphorie des levées de fonds des sociétés internet des années 2000. Actuellement, les investisseurs sont plutôt frileux, mais le créneau est porteur. On a donc avancé assez vite.
- Vous-même, qu’est-ce qui vous a incité à vous lancer dans le petit éolien ?
- Il y a en France un vrai potentiel, une demande du marché, et peu d’offres. Il y a donc des choses à faire. Avant de créer Weole Energy, j’ai longtemps travaillé chez Alcatel dans la branche téléphonie mobile. J’ai suivi et accompagné le développement de ce secteur vers un marché de masse. Aujourd’hui le petit éolien est encore une niche, il est réservé à des sites isolés, mon objectif est de faire en sorte qu’il devienne un produit courant.
- Vous pensez que le petit éolien peut devenir un marché de masse ?
- Oui, enfin, un peu comme le marché des piscines, par exemple. Je crois que les éoliennes individuelles ne sont pas réservées à 2 passionnés d’écologie dans le Larzac. Tous ceux qui possèdent une maison avec 500 m2 de terrain autour, dans une région correctement ventée peuvent s’équiper d’une éolienne. Les 2/3 du territoire français sont potentiellement concernés.
- Il faut quand même exclure les villes, non ?
- Dans les villes, il y a des projets à forte valeur d’image et de communication avec des éoliennes de type Darrius, mais il faut admettre que ce n’est pas tellement rentable. Le coût de l’installation est élevé par rapport à une production assez réduite. Pour les villes, nous avons aussi des lampadaires éoliens, mais ce n’est pas l’essentiel de notre marché.
- D’où viennent vos éoliennes ?
- D’Europe et d’Asie. Les mâts et certains composants électroniques sont fabriqués en France et en Allemagne, les turbines haut de gamme viennent d’Europe et les turbines d’entrée de gamme d’Asie. Notre catalogue propose des éoliennes de 1 à 50 KW.
- Combien avez-vous installé d’éoliennes en France ?
- Actuellement nous avons vendu une centaine de machines et nous en avons installé une trentaine, 50% sur batterie et 50% sur réseau. La tendance est à la croissance des éoliennes en réseau.
- Qui rachète l’électricité produite par vos éoliennes en réseau ?
- Enercoop et Direct Energie. Nous avons approché des opérateurs pour travailler ensemble et cela les a intéressés. Courant décembre, Direct Energie devrait finaliser une offre intéressante pour nos clients qui s’équipent d’éoliennes en réseau.
- Un tarif d’achat de quel ordre ? Comparable à celui du grand éolien ?
- Ce tarif sera inférieur à celui du grand éolien mais supérieur à celui de Powernext. Je ne peux pas vous en dire plus.
- Quelle installation conseillez-vous à un foyer de 4 personnes et quel est le coût?
- Une éolienne tripale de 5 KW sur un mât de 11 m peut produire environ 8000 kwh/an et couvrir 50% à 100% de la consommation électrique de la maison. Il faut compter 26000 € installation comprise, hors le crédit d’impôts qui réduit son coût de 8000 €.
Propos recueillis par Mijo.
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