Un rapport « Eolien, photovoltaïque : Enjeux énergétiques, industriels, et sociétaux » rédigé par le CGEDD (Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable) et le CGEIET (Conseil Général de l’Economie, de l’Industrie, de l’Energie et des Technologies) a été remis conjointement au Ministère du Redressement Productif et au Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie et rendu public aujourd’hui, simultanément à la Conférence environnementale.
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Eolien-Photovoltaique_rapport-final.pdf
Dans un communiqué de presse, France Energie Eolienne (qui représente 250 entreprises dans le secteur éolien et environ 11 000 emplois) conteste ses conclusions. Tout en approuvant certaines mesures préconisées (suppression des ZDE, simplification de la double autorisation ICPE /Permis de construire), FEE déclare que ce rapport « rate un enjeu historique », l’éolien pouvant fournir « 25% du mix énergétique à prix compétitif ».
Les tarifs d’achat dans le collimateur
Dans un tweet, Raphaël Claustre du CLER a dénoncé ce rapport CGEDD-CGEIT qui veut supprimer les tarifs d’achat, le qualifiant en ces termes : « archaïsme, oligopole, échec et antitransition ».
Il est pas un peu délirant, ce rapport ?
Pour moi, si ce rapport fournit quelques recommandations intéressantes (encourager l’autoconsommation, réintroduire le photovoltaïque dans les bouquets de travaux éligibles à l’eco-PTZ, par exemple), il est tendancieusement négatif envers les ENR. Il parle notamment de «contraintes » (parmi lesquelles de « fortes oppositions locales ») qui « interdisent d’envisager que les énergies éolienne et photovoltaïque, à elles seules, permettent la diminution de 75 % à 50 % du nucléaire dans le mix électrique français à l’horizon de 2025 ». Hallucinant. Cet objectif de 75% à 50% n’est pourtant pas super ambitieux, il y a des conditions climatiques très favorables aux ENR en France, et les ENR sont plutôt bien acceptées.
Ayant survolé rapidement ce rapport, je ne prétends pas en faire une analyse exhaustive. Une autre info m’a quand même scotchée : p. 23 (dans un paragraphe sur le solaire PV), on lit que « la consommation d’électricité moyenne d’un Français a été d’environ 6850 kWh en 2011 ». Là, il doit y avoir une coquille, parce que 6850 kWh par an pour une personne c’est énorme et même pour un foyer, c’est beaucoup. A la maison, nous sommes 4, sans compter les tribus de passage promptes à recharger leur mobile, et notre facture électrique ne dépasse pas 4500 kWh par an ! Conclusion : Soit ce montant de consommation est surestimé –le rapport a fait une boulette- soit il y a vraiment un gros potentiel d’économies d’énergie chez les particuliers.
Le Japon dit adieu au nucléaire
L’info la plus surprenante de la journée et qui préfigure un changement de cap majeur vient du pays du Soleil Levant : Le Japon annonce sa sortie du nucléaire en 2030. Un virage qui va stimuler les investissements et les innovations dans les renouvelables et l’efficacité énergétique… et sans doute ringardiser encore le nucléaire.