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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 00:32

 

La candidate d’EELV a présenté le 13 janvier son programme chiffré en faveur de l’économie verte.
L’effort de conversion énergétique  permettrait un gain de  446 000 emplois nets (les pertes de 65 000 emplois dans les énergies fossiles et de 70 000 emplois dans le nucléaire étant déduites de la création de 581 000 emplois dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables).

 

141 000 emplois directs et indirects dans les ENR d’ici à 2020

 

Un constat : Les énergies renouvelables, produites localement, « sont fortement créatrices d’emploi » et ont « un mode de production plus intensif en travail que les énergies fossiles ». Eva Joly envisage la création de 80 000 emplois dans la filière solaire pour une puissance installée de 20 GW (soit 20 fois la puissance du parc solaire français fin 2010). 40 000 emplois pour une puissance de 30 GW (soit 6 fois le parc éolien actuel) seraient créés dans la filière éolienne. La filière bois pourrait créer 15 000 emplois directs et indirects, et le biogaz,  6000 emplois.

440 000 emplois directs et indirects dans les économies d’énergie

« La réhabilitation énergétique des logements est prioritaire pour diviser par quatre les émissions de CO2 ». L’objectif de 900 000 logements par an réhabilités aux normes basse consommation d’ici 2020 permettrait la création de 440 000 emplois nouveaux dans le secteur du bâtiment (rénovation, isolation, vitrage, systèmes de chauffage performants).

Une reconversion progressive de la filière nucléaire

« L’industrie nucléaire et ses 240 000 emplois directs et indirects ne vont pas disparaître brutalement. Le démantèlement du parc nucléaire et le renforcement du niveau de sécurité des centrales en activité exigeront de maintenir une partie importante de l’emploi. D’ici 2020, les destructions d’emplois devraient principalement se concentrer dans les centrales qui fermeront d’ici 2020 (37 réacteurs, soit 63% du parc installé) ou verront leurs chantiers arrêtés (réacteur EPR de Flamanville) ». Eva Joly chiffre la perte dans le secteur nucléaire à 70 000 emplois mais précise : « le développement d’un savoir-faire en matière de démantèlement sera susceptible de créer une nouvelle filière dont les emplois ne sont pas comptabilisés ici».

Déclin de l’auto et croissance de l’agriculture bio

Pour le reste, le secteur « transports » accuserait une perte de 30 000 emplois : Les 30 000 emplois créés dans le développement des transports collectifs (bus, train, tramway) ne compensant pas les 60 000 emplois supprimés dans la filière automobile. Par contre, la conversion de l’agriculture au bio serait génératrice de 75 000 emplois directs et indirects « atteindre les 20 % de surface agricole en agriculture biologique est fortement créateur d’emplois dans l’agriculture. La réalisation de cet objectif d’ici 2020 permettrait la création de 75 000 emplois. En effet, l’agriculture biologique est de 20% à 30% plus intensive en main d’oeuvre que l’agriculture conventionnelle. L’exploitation d’un hectare en agriculture biologique nécessite 20% de main d’oeuvre en plus du fait du plus grand nombre d’opérations ».
 

 

490 000 emplois pour « Vivre mieux »,

Le second volet du programme, « Vivre mieux »,  générerait 490 000 emplois, dont 200 000 emplois dans la construction de 100 000 logements neufs supplémentaires par an, 200 000 emplois dans la prise en charge solidaire de la dépendance et 90 000 emplois dans l’ouverture de 400 000 nouvelles places de crèches.

Quel coût pour les finances publiques ?

Eva Joly considère que « les créations d’emplois dans le nouveau modèle énergétique n’auront que peu de conséquences sur le budget de l’Etat »  car « les moyens de production appartiennent à des opérateurs indépendants au plan budgétaire, qu’ils soient publics (EDF, régies municipales) ou privés (GDF-Suez...). Le soutien aux énergies renouvelables par le système de « tarif d’achat » ne passe pas par le budget de l’Etat, mais par une comptabilité spéciale avec la CSPE».

Concernant les investissements dans l’isolation des logements, ils seront rentabilisés par les économies d’énergie réalisées chaque année. Objectif : « créer l’ingénierie financière adaptée en utilisant davantage l’épargne des Français via un “livret vert” et en s’appuyant sur les innovations territoriales comme la toute nouvelle société d’économie mixte Ile de France Energies nouvelles. Le coût budgétaire pour l’Etat est ainsi limité à celui de la garantie ».

« Les investissements publics dans les transports collectifs sont intégralement financés par la fiscalité écologique et par le redéploiement des subventions accordées aujourd’hui au réseau routier et autoroutier ».

« En matière de construction de logements, l’Etat doit avant tout libérer le foncier disponible dans les zones tendues, afin de permettre la construction de logements privés là où existe une demande forte non pourvue». Le livret A doit être remis au service du financement du logement social et les fonds du 1% logement doivent être dirigés en priorité vers la construction de logements neufs. Des mesures qui « peuvent se faire à coût quasi nul pour les finances publiques ».

« Le coût pour l’Etat de ce million de créations d’emplois sera donc essentiellement limité aux secteurs de la petite enfance et de la prise en charge de la dépendance ». Le financement de cette dernière (6 milliards en année pleine en 2020), sera assuré d’une part par un alignement progressif de la CSG des retraités sur celle des actifs et d’autre part par la suppression progressive de l’abattement forfaitaire pour frais professionnels pour les inactifs. Pour les places en crèches, dont le coût net est évalué à 10 000 euros l’unité (soit pour 400 000 places, 4 milliards en année pleine), « le surcoût sera partiellement compensé par l’augmentation du taux d’activité des jeunes mères et l’absence de déqualification liée à une sortie prolongée du marché du travail ».

Un revenu de transformation écologique

Précisant que la destruction d’emploi n’entraîne pas systématiquement une perte de travail, mais peut déboucher sur une reconversion (« dans l’automobile, les emplois de production seront mobilisables sur les chaînes de production des énergies renouvelables comme le montre la reconversion réussie de certains sous-traitants, à l’exemple de Bosch près de Lyon »), Eva Joly veut proposer, « pour les personnes dont les qualifications nécessitent une reconversion longue », un “revenu de transformation écologique”, à négocier avec les partenaires sociaux, qui assure au salarié le maintien du revenu pendant la durée nécessaire à l’acquisition d’une compétence dans les métiers d’avenir.
 

NB : Pour le calcul des créations d’emplois dans les ENR et les économies d’énergie, la méthodologie utilisée repose sur les travaux réalisés par le laboratoire Cired du CNRS, actualisée avec les derniers chiffres de l’ADEME pour les prévisions concernant l’économie verte. Pour l’évolution de l’emploi dans les autres secteurs ont été évaluées à partir d’autres études sectorielles.

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