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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 15:31

 

« On a tous la volonté de construire une société plus sobre et on a besoin d’entrepreneurs qui prennent des risques » déclarait Fabienne Keller Sénatrice UMP du Bas–Rhin, Vice-Présidente de la Commission des Finances du Sénat, le 11 juillet aux 3èmes rencontres de l’éco-construction à Paris. 

   Sous l’égide de Fondations Capital, un fonds d’investissement qui a acquis en 2010 Alkern, un spécialiste du béton vert,  ces rencontres avaient pour thème « les matériaux de construction bio-sourcés ». Parmi les sujets abordés : Les atouts du miscanthus, une plante originaire d’Asie Centrale, qui ressemble un peu au bambou et qui peut être utilisée dans les matériaux de construction. Cultivable sur les friches et même les sols pollués, le miscanthus a de bons rendements en production de « matière sèche », et de faibles besoins en eau et en intrants (notamment en engrais).

 

Alkern  veut réduire l’empreinte en CO2 de ses produits et a fait des recherches pour incorporer des matériaux bio-sourcés et notamment le miscanthus dans le béton. Toutefois, "le miscanthus ne remplacera pas tous les granulats dont on a besoin dans le béton", a précisé Bertrand Bedel, PDG d’Alkern. L’objectif d’Alkern serait de fournir un produit mixte granulat traditionnel / béton de bois.

 

Alkern (auparavant Tarmac Matériaux de Construction) est un fabricant de produits préfabriqués en béton en France et en Belgique. Le groupe qui siège à Harnes (Pas-de-Calais) emploie plus de 750 salariés sur 36 sites de production principalement dans le Nord de la France, en Ile de France, Normandie, Rhône-Alpes et Aquitaine.  En 2012, l’entreprise  a réalisé un chiffre d'affaires de 152 millions d'€. Alkern propose une large gamme de blocs isolants destinés à réaliser des constructions RT 2012 économiques (avec l’Alkerbloc ou le Vtherm, en roche volcanique), jusqu’à des constructions à énergie positive avec le bloc Climat (bloc béton à base de roche volcanique, particulièrement isolant).  Plus de détails sur www.alkern.fr

 

L’Association BIOMIS G3 et le projet « Biomasse pour le Futur »

 

Alkern est membre de l’Association BIOMIS G3 qui agit en lien étroit avec le projet de recherche « Biomasse pour le Futur » (ou Biomass For the Future). Biomasse pour le Futur est lauréat 2012 des « Investissements d’avenir », et subventionné par le grand emprunt à hauteur de 10 M€.  Ce projet fédère des entreprises, des laboratoires de recherche et des pôles de compétitivité dans le but de développer une filière de production de miscanthus en Seine-et-Marne.

 

BIOMIS G3 déclare « contribuer à la valorisation des terres marginales qui n’entrent pas en concurrence avec les terres alimentaires et au développement d’une nouvelle économie verte locale ». Cela, en impliquant l’ensemble des parties prenantes de la filière biomasse végétale (et surtout du miscanthus) en Ile de France, les industriels (Calcia, Alkern, Phytorestore), des coopératives (Fédération régionale Ile-de-France), des agglomérations (2 Rives de Seine et Marne, et Marne et Gondoire), des départements (Seine-et-Marne et Yvelines) et le Ministère de l’Ecologie.

 

Matériaux complémentaires

 

Parmi les caractéristiques intéressantes des matériaux bio-sourcés : leur inertie hygroscopique qui leur confère une capacité à échanger et à réguler naturellement l’humidité intérieure d’un bâtiment. Leur usage permet aussi de réduire l’impact environnemental des constructions. De surcroît, les productions végétales, ancrées sur le territoire,  offrent un levier de développement local. Les producteurs de béton et de ciment perçoivent les matériaux bio-sourcés comme des compléments. Pour Jean-Yves Le Dreff, Directeur Général des ciments Calcia « ciment et matériaux bio-sourcés ne sont pas en opposition, les solutions se complètent ».

 

Innovation foisonnante

 

Les 3èmes rencontres de l’éco-construction ont été l’occasion de découvrir d’autres initiatives dans les matériaux bio-sourcés évoquées par les participants. Dans ce secteur, où l’innovation est foisonnante, des filières se mettent en place. Dans le béton de chanvre, par exemple, la Coopérative vendéenne Cavac , via son activité « biomatériaux », fournit des coproduits du chanvre et du lin à destination de divers débouchés (enduits chaux / chanvre pour le bâtiment, béton de chanvre, litières pour animaux, paillage naturel). Plus d’infos http://www.cavacweb.info/index.php?option=com_content&task=view&id=80&Itemid=109

 

Le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) s’implique dans la reconnaissance des matériaux biosourcés. Selon Jean-Michel Grosselin, chargé de mission pour les filières vertes au Ministère de l'Ecologie, « c’est un travail de longue haleine qui est en train d’avancer. On est en train de réformer le processus de délivrance d’avis technique ».

 

A Strasbourg, L’Ecole Nationale Supérieure de Chimie propose une formation sur les matériaux bio-sourcés.

 

Jean-Pierre Raffarin, ex Premier ministre, Vice-Président du Sénat, Président de la Fondation Prospective et Innovation, introduisait le débat et a salué la dynamique des différents acteurs  « Les initiatives sur des territoires comme les friches sont intéressantes (…) Dans la mécanique de croissance dont le pays a besoin, la construction est un levier important (…) Il n’y a rien de pire que la démobilisation dans une conjoncture plutôt plate. »


Fabienne Keller rejoint Delphine Batho sur la fiscalité environnementale

 

Autre surprise de ces rencontres, le plaidoyer sur la fiscalité environnementale de Fabienne Keller, polytechnicienne, sur la même longueur d’onde que Delphine Batho, ex-ministre et bachelière : « Au sujet du financement de cette transition énergétique, de ce chemin vers une société plus sobre (…)  Je plaiderai ici pour la fiscalité environnementale. Depuis les années 60, les redevances des agences de bassin ont permis d’améliorer les cours d’eau (…) prélever un peu plus (…) pour financer les investissements de rénovation, c’est engager un cercle vertueux(…).  Mais hélas, ce n’est pas ce que l’on va faire. La fiscalité verte va servir à combler le tonneau des Danaïdes des finances publiques et le CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi)». Delphine Batho, à sa dernière conférence de presse , déclarait s’être opposée à ce que la fiscalité écologique finance le CICE.

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