Le réacteur n°2 était en surchauffe, mais c’était probablement l’erreur d’un thermomètre en panne, signalait une dépêche de l’AFP. Le 14 février, TEPCO en personne révélait que du Xénon 133 et 135, témoins d’une fission en cours, avait été retrouvés dans l’enceinte de confinement du réacteur 2. Et si c’était, cette fois, une erreur de détection ? Je souhaitais que cette hypothèse saugrenue soit la bonne, sans doute parce que face à une perspective horrible, un réflexe de survie incite à se raccrocher à une fable heureuse. Hélas, Fukushima n’est pas un mauvais rêve, un accident réglé une bonne fois par un « arrêt à froid », mais c’est un vrai cauchemar qui n’en finit pas.
Le point sur la situation :
http://fukushima.over-blog.fr/article-le-point-sur-fukushima-en-fevrier-2012-99700517.html
Le désarroi de Iori Mochizuki, le blogueur de Fukushima
Iori Mochizuki, 27 ans, ingénieur japonais devenu blogueur et cyberdissident depuis le 11 mars 2011, relate quotidiennement la situation à Fukushima et au Japon sur Fukushima Diary. Dans un post émouvant,il fait part de sa colère et de son désarroi (http://fukushima-diary.com/2012/02/i-cant-help-disappointing-you/). Un autre de ses posts, saisissant, rapporte (venant d’un autre blog) le geste d’un employé de la centrale qui ne veut plus revenir travailler au réacteur 2 malgré les efforts de sa hiérarchie pour le convaincre de rester. http://fukushima-diary.com/2012/02/minamisoma-blogger-the-heating-gauge-is-not-broken-at-reactor2/
Merci beaucoup Iori. Tenez bon et surtout, sauvez votre vie !
Le nucléaire, le goulag du XXIème siècle ?
Alors que cette catastrophe sanitaire s’amplifie, l’inquiétude grandit. En France, le pays le plus nucléarisé de la planète, "le risque nucléaire enregistre un niveau d'inquiétude jamais atteint depuis l'an 2000", souligne le baromètre 2012 de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, paru en janvier.
Les gens encore en vie sur cette planète, bien mieux informés qu’avant, commencent à demander des comptes à l’industrie atomique. L’Allemagne, la Suisse, l’Italie ont décidé de sortir du nucléaire. Pour d’autres pays, c’est l’heure du soupçon : Dans l’Est de la Chine, des populations s’opposent à un projet de centrales nucléaires. Beaucoup d’indiens refusent la construction de centrales nucléaires à Jaitapur, une zone à haut risque sismique. C’est aussi l’heure des questions : Pour les vies irradiées, les territoires rendus inhabitables par la contamination, les souffrances des employés sacrifiés et des enfants qui ne peuvent plus jouer dans les jardins, Qui va payer ? Dans les pays où l’Etat est actionnaire majeur de cette industrie, les contribuables sont-ils vraiment d’accord pour régler la facture sanitaire et indemniser les voisins, en cas de péril nucléaire ? Et ceux qui veulent sauver leur peau où iront-ils ? Après les réfugiés politiques, faudra-t-il prévoir un statut pour « les réfugiés atomiques » ? Le Canada a déjà répondu à la question avec un certain cynisme. Il vient de refuser le statut de réfugiés à des japonais qui en avaient fait la demande.