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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 10:03

 

Le 19 juin,  lors d’une conférence de presse initiée par un collectif d’ONG et d’associations (*), Denis Baupin (Député de Paris et vice-président de l'Assemblée nationale) et des représentants de différents collèges du Débat National sur la Transition Energétique, ont évalué les retombées de la transition énergétique sur l’économie et l’emploi. Pour Denis Baupin, « la transition énergétique est une nécessité, tout autant qu’une opportunité » et il faut s’interroger sur ce que l’on perd si on ne la fait pas. Dominique Olivier de la CFDT partage le même point de vue « la transition énergétique est une perspective de sortie de crise ». Marc Jedliczka, Vice-président du CLER (Comité de Liaison des Energies Renouvelables) qui s’exprimait au nom des ONG, a cité 2 études qui ont fait émerger  un nouveau contexte du débat : Le scénario NegaWatt (plus de 600 000 emplois en 2030) et une étude de l’ADEME qui utilise une méthode macro-économique  « plus conforme aux canons des économistes» et qui parvient presque au même résultat que NegaWatt avec une création d’emplois un peu supérieure (800 000). Voilà qui « corrobore ce que l’on constate dans d’autres pays » (à elles seules, les énergies renouvelables ont créé déjà  400 000 emplois en Allemagne) a déclaré Marc Jedliczka.  « Les choix politiques seront plus éclairés avec ces études » a-t-il ajouté.   

 

Les compétences et la motivation sont là, reste la volonté politique…

 

Tous les intervenants étaient largement convaincus des bienfaits économiques de la transition énergétique, mais il faut admettre que l’on est pour l’instant, davantage dans l’immobilisme que dans une dynamique positive. Aujourd’hui en France, les filières éolienne et solaire ont perdu des emplois. La tendance actuelle conduirait à atteindre tout juste 17 ou 18% d’énergies renouvelables en 2020,  a précisé Jean-Louis Bal, Président du Syndicat des Energies Renouvelables (alors que notre objectif fixé dans le cadre du Paquet Energie Climat est de 23% d’EnR dans la consommation d’énergie finale). Dans le solaire, malgré une concurrence asiatique agressive, « nous avons des avantages en R&D, nous pouvons mettre au point des technologies d’avant-garde telles que les couches minces » affirme Jean-Louis Bal, rappelant au passage l’accord signé entre Nexis et Avansis (filiales respectives de EDF EN et Saint-Gobain) pour développer cette technologie. Il a cité aussi l’entreprise  MPO qui attend un soutien dans le cadre des investissements d’avenir pour un projet industriel de cellules à haut rendement. Selon Jean-Louis Bal « on a les compétences et les capacités pour développer chez nous les produits solaires importés ».

 

Les PME, actrices de la transition, privées d’accès au marché

 

Pauline Mispoulet, Présidente du GESEC (Groupement Economique Sanitaire Electricité Chauffage)**, a déploré la difficulté d’accès au marché pour les petites entreprises et dénoncé la position ambivalente de l’Etat, qui, avec sa double casquette d’actionnaire d’entreprises énergétiques et d’action sociale, n’a pas beaucoup d’intérêt à la transition énergétique. Les PME, qui créent davantage d’emplois que les entreprises du CAC 40, voient se fermer devant elles ces nouveaux marchés. Alors que le développement des énergies renouvelables est l’assurance de décentraliser la production énergétique  et de faire gagner de l’indépendance énergétique aux français, les grands opérateurs cherchent à intégrer verticalement la filière (détention des réseaux, fourniture d’énergie jusqu’aux services en aval du compteur et production d’EnR) pour protéger leurs anciens monopoles. 

   Pauline Mispoulet a d’autre part regretté que l’éco-conditionnalité des aides publiques n’entre en application qu’à compter de janvier 2014 et qu’elle ne soit pas applicable à toutes les aides publiques (dont celles de l’ANAH). « Pourquoi est-ce que l’on éco-conditionne pas aussi les marchés publics ? » questionne-t-elle.

 

Pour Marc Jedliczka, les citoyens doivent être prioritaires dans le développement des énergies renouvelables et pouvoir y participer davantage à travers des structures de modèle coopératif.

 

 

(*) Sous la houlette de la Fondation Nicolas Hulot

(**) Le GESEC est un Groupement d’Intérêt Economique qui réunit 350 PME (services à l’énergie et l’eau, dans le bâtiment et l’habitat) et 70 industriels et distributeurs (chauffage, climatisation, traitement de l’air et de l’électricité).

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