Le fuel émet trop de CO2 et les agrocarburants sont soupçonnés de déclencher la famine. Quelles solutions pour rouler propre quand on n’a pas l’endurance de Jeannie Longo pour faire des kilomètres à vélo ? Voici des autos qui fonctionnent au gaz naturel, à l’hydrogène, à l’air comprimé, ou à l’électricité… idéalement fournie par des énergies renouvelables.
La PGO Cévennes Turbo CNG de PGO présentée actuellement en avant-première mondiale au Salon de Genève, est le premier cabriolet motorisé au gaz naturel. Moteur : 1,6 l et 150 chevaux. Vitesse maxi : 210 km/h. Consommation moyenne (4,6kg soit 6,7 litres /100 km). Autonomie : 450 km. Emissions de CO2 : 118 g/km (fonctionne aussi au biogaz sans émission). La production d’une série limitée est à l’étude. Un look craquant mais un prix (48000 euros), qui hélas, n’est pas à la portée de tout le monde.
PGO est un constructeur automobile français (la société créée par Gilles et Olivier Prévost a démarré dans un atelier en Alsace), spécialisé dans les petites séries et connu pour ses répliques de Porsche. Il a créé ce modèle avec le concours de l’allemand BRA GmbH et du Suisse Gazmobile.
Par rapport au GPL, le gaz naturel a l’avantage d’être plus sûr. Une voiture au gaz naturel a accès sans restriction aux parkings souterrains et aux tunnels. Selon Actu-Environnement : « La chaîne du gaz naturel utilisé comme carburant émet aujourd'hui 15% de moins de gaz à effet de serre que la chaîne de l'essence (…). Le gaz naturel permet en outre de réduire les émissions de polluants locaux à la sortie du pot d'échappement et contribue ainsi à la diminution des émissions de polluants primaires critiques tels que les particules, les oxydes d'azote (réduction jusqu'à 90% par rapport au diesel), les hydrocarbures non méthaniques. La diminution de ces polluants primaires permet de réduire la production de polluants secondaires comme l'ozone ».
La Suisse entend promouvoir ce mode de carburant utilisé déjà sur des berlines familiales (véhicules bicarburation gaz/essence). Le pays compte plus de 60 stations services au gaz naturel.
La LifeCar de Morgan. Présentée également à Genève. Elle est propulsée par une pile à combustible alimentant 4 moteurs électriques à récupération d’énergie et ressemble à un bolide sorti d’une BD. Autonomie : 320km. Emission de CO2 : 0. Ce sont des vapeurs d’eau qui s’évacuent par le pot d’échappement. C’est un prototype pour l’instant.
La Smera de Lumeneo. A Genève aussi, en première mondiale. Elle est née dans la tête de 2 ingénieurs français, Daniel et Thierry Moulène. De faible encombrement, elle a le même gabarit qu’un maxi scooter (2,40 m de long, 80 cm de large), mais 2 places avec la possibilité de mettre un siège bébé à l’arrière. C’est un véhicule urbain qui a une vitesse de pointe de 130 km/h et une autonomie de 150 km. Elle utilise 2 moteurs électriques (2x20ch) et n’émet pas de CO2. On se réjouit de cette bonne surprise française dont la production en série serait susceptible de créer des emplois chez nous. Un bémol, quand même, son prix (estimé à 30000 euros) qui en principe est compensé par son faible coût d’entretien et d’usage (0,7 euros/100km selon Lumeneo).
La OneCATS de MDI est peut-être l’outsider qui réconfortera les fauchés. Elle sera présentée au Motor Show de New-York le 19 mars. Elle fonctionne en ville à l’air comprimé (et n’émet pas de CO2) et sur la route avec un adjuvant énergétique (émissions de CO2 : 30 / 35 g/km). Elle est prévue en 2 modèles avec des prix à partir de 3500 et 5000 euros. Selon les modèles : 15 ch ou 22 ch de puissance, 3 places ou 3 à 6 places, 90 ou 110 km/h de vitesse maxi. Autonomie : 100 km en ville et 800 km sur route pour les 2.
MDI est une société française créée par Guy Nègre, un ingénieur motoriste. MDI a conclu un accord avec l’indien Tata pour développer des véhicules à air comprimé.
D’autre part, le constructeur norvégien Think commercialisera au printemps 2008 en Norvège et ensuite en Europe, la Think City, une citadine électrique. Renault a annoncé la commercialisation d’une voiture électrique pour 2010 et Bolloré a aussi un véhicule électrique dans ses cartons avec un lancement prévu pour septembre 2008.
Faudra-t-il prolonger des réacteurs nucléaires, miser sur les centrales thermiques à flamme ou de nouvelles centrales à cycle combiné gaz pour faire tourner les moteurs électriques, s’ils se généralisent ? C’est une crainte légitime. Des solutions via l’énergie solaire ou éolienne sont envisageables. A Montmélian (Savoie), une centrale photovoltaïque permet à 4 véhicules électriques de la ville (2 autres pourraient fonctionner en sus) de parcourir 73000 km.
http://www.montmelian.com/solaire/lasolaire%20ateliers%20municipaux.htm